Automatisation des flux de travail

La checklist de l’angoisse : allégez votre charge mentale

4 min de lecture
Didier Sampaolo
par Didier Sampaolo
Fondateur / Directeur technique
La checklist de l’angoisse : allégez votre charge mentale

Je vous propose un petit exercice qui va vous permettre de mieux comprendre votre charge mentale au travail. Ce n'est ni une recette miracle, ni un "hack de productivité". On va plutôt essayer de faire un pas de côté, pour mieux comprendre ce qui vous pèse, au quotidien.

Quand est-ce que ça peut aider ?

Ça m'arrive régulièrement : on se sent capable de tenir, mais la fatigue s'accumule, et si on n'y prend pas garde, on finit par avoir l'impression de se noyer dans un verre d'eau. C'est là qu'il faut réagir, avant que les mauvaises habitudes ne s'installent.

Il y a des moments où tout semble flou. Vous êtes fatigué, mais vous ne sauriez pas dire pourquoi. Les journées défilent, vous êtes occupé du matin au soir, et pourtant... rien n’avance vraiment.

Peut-être que vous traversez une période de croissance intense, où tout le monde compte sur vous. Peut-être que les responsabilités se sont accumulées au fil du temps, sans que vous ayez eu le temps de respirer.

Ou peut-être que vous vous sentez juste bloqué. En surcharge. Comme si chaque petite chose vous prenait plus d’énergie qu’avant.

Vous avez du mal à vous concentrer sur les tâches importantes, les gros dossiers vous font peur. Vous ne vous sentez plus à la hauteur.

Dans ces moments-là, ce n’est pas toujours un manque de compétences. Ni un problème de motivation. C’est souvent la charge mentale qui vous tire vers le bas.

Ce que je vous propose

L'exercice que je vous propose ne coûte rien, et c'est d'une simplicité désarmante. Prenez une feuille de papier. Pendant une semaine, cette feuille est votre alliée, votre meilleure amie, vous devez toujours l'avoir sous la main.

Sur cette feuille, vous allez noter toutes vos petites contrariétés du quotidien :

  • une tâche que vous répétez en boucle, avec une petite barre pour compter combien de fois vous y êtes revenu
  • une demande qui n'est pas de votre ressort mais que vous vous retrouvez à gérer malgré vous
  • une interruption : la réunion mal placée, l'échange qui vous coupe dans votre élan, un mail inutile marqué "urgent"… tout ce qui grignote votre énergie

Très important : pendant votre semaine d'observation, ne réfléchissez pas à ce que vous écrivez sur la feuille. Vous n'êtes pas là pour faire une introspection (ça viendra) mais un simple constat : ne triez pas, ne jugez pas. Observez et accumulez : on cherche à produire un relevé brut de ce que vous subissez sans toujours le voir.

Ce que cette feuille va révéler

Vous allez rapidement être surpris. Après une demi-journée, deux lignes sur la feuille. Après une journée, cinq. Après une semaine, la feuille est pleine. C'est toujours le cas. À la fin de la semaine, vous aurez entre les mains un miroir, un tableau de tout ce qui grignote vos journées. Et dans la plupart des cas, ce ne sont pas les grands projets qui épuisent : ce sont les dizaines de petites choses qu’on laisse s’empiler.

Cette feuille va vous permettre de reprendre la main.

Et maintenant ?

À ce stade, vous avez sous les yeux un inventaire. Brut, personnel, souvent un peu décousu — et c’est très bien. C’est la matière première. Il ne reste plus qu’à commencer à trier.

Trois questions simples vont vous guider. Elles peuvent paraître banales. Elles ne le sont pas.

Qu’est-ce que je peux automatiser ?

Certaines tâches reviennent encore et encore, toujours identiques, toujours nécessaires. Répondre à certains mails. Mettre à jour un tableau. Créer un fichier, le renommer, le déplacer. Ce sont des candidates parfaites à l’automatisation.

On ne parle pas forcément d’installer un robot ou de coder une IA. Il existe aujourd’hui des outils simples, accessibles, qui peuvent déjà faire une partie du travail à votre place. L’idée, ici, c’est de repérer ces gestes répétitifs qui pourraient être délégués à un outil.

Qu’est-ce que je peux déléguer ?

Déléguer, ce n’est pas toujours passer la main à quelqu’un d’autre. C’est parfois redéfinir les rôles, reposer des limites, ou reconstruire une équipe autour des vraies compétences de chacun.

Certaines tâches vous prennent du temps… mais elles ne nécessitent pas forcément votre expertise. Est-ce qu’un collègue pourrait les prendre en charge ? Est-ce qu’une prestation externe pourrait alléger votre emploi du temps ?

Il ne s’agit pas de “refiler les trucs chiants”. Il s’agit de se demander : est-ce que c’est le bon usage de mon temps ?

Qu’est-ce que je peux supprimer ?

C’est peut-être la question la plus difficile. Et pourtant, c’est souvent la plus libératrice.

Il y a des choses qu’on continue à faire par habitude. Parce qu’on les a toujours faites. Parce qu’on n’a jamais osé dire non. Parce qu’on ne veut pas “faire de vagues”.

Mais parfois, poser la question suffit : et si cette tâche… n’était tout simplement pas nécessaire ?

Ça demande pas mal de courage, parce qu'il faut briser les habitudes, revenir aux fondamentaux, questionner ce qu'on fait à la lumière des "first principles" (on en reparlera) :

  • Pourquoi on fait cette action ?
  • Pour qui ?
  • Est-ce que le besoin est toujours réel ?
  • Est-ce que c’est vraiment le meilleur moyen d’y répondre ?

C’est inconfortable, mais c’est là que commencent les vrais choix stratégiques.

Je vous promet une chose : chaque fois qu'on aura pris en charge un des items de votre liste, vous aurez un petit sentiment d'euphorie quand l'heure sera venue de barrer sa ligne.

En résumé :
  • Quand on se sent débordé sans raison apparente, c’est souvent la charge mentale qui nous épuise.
  • L’exercice proposé : noter pendant une semaine toutes les petites sources de tension (tâches répétitives, interruptions, demandes hors périmètre).
  • À la fin, on trie : automatiser, déléguer ou supprimer ce qui nous freine au quotidien.
  • C’est simple, mais puissant : cette prise de recul redonne du contrôle, sans “hack miracle”, juste du concret.